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philip k. dick / drugs


"I consider keeping dangerous drugs out of the United States just as important as keeping armed enemy forces from landing in the United States... We are going to fight this evil with every weapon at our command." - On October 24, 1969, President Nixon designated international narcotics control a concern of U.S. foreing policy and established the White House Task Force on Heroin Suppression. (James Bamford: THE PUZZLE PALACE, 1982)


¬ Bien sûr, il prenait sans arrêt des pilules, du Serpasil pour sa tachycardie, de la Semoxydrine pour son agoraphobie, de la Benzedrine pour stimuler son cerveau, plus quelques autres bricoles pour corriger les effets secondaires des premières. Bien sûr, toutes ces pilules le mettaient quelquefois dans des états bizarres, lui faisaient voir les choses et les gens comme aux rayons X, et l'intérieur des gens ressemblait à celui d'une radio ou d'une télévision: tout un fouillis de fils, de composants de métal et de plastique. Ces visions n'avaient rien d'agréable. Il n'était pas agréable, non plus, quand la curiosité lui venait de lire la notice d'un médicament dont il prenait depuis des années la dose maximale, de découvrir que l'abus pouvait entraîner «hallucinations, délires, troubles vasculaires graves, mort». Mais il ne pouvait s'en passer, son rythme de travail en dépendait. (CA 97-98)

¬ Il était courant, dans les années cinquante, de prescrire des amphétamines aux patients présentant des troubles dépressifs ou anxieux. On ne sait pas très bien quel usage Dick en fit pendant sa période Berkeley. Une fois au moins, il obtint des échantillons de Semoxydrine, une amphétamine, auprès du père de Kleo qui, rappelons-le, était médecin. Iskandar Guy dit qu'il en prenait régulièrement, mais en faible quantité (la dose prescrite étant habituellement de 5 mg), et possédait des connaissances très étendues en matière de pharmacopée. Mais Kleo soutient qu'à part l'échantillon fourni par son père, Dick ne prenait qu'un décontractant musculaire (Serpasil) pour sa tachycardie, plus une aspirine avec une cuillère à café de bicarbonate de soude tous les soirs au coucher. (SU 143)

[vers 1969] [PKD] savait associer, apparier et mesurer les effets de la Stélazine, des myorelaxants et des anti-spasmodiques; du Librium, du Valium et d'autres tranquilisants; du Dexamil et de toutes les formes de speed, c'est à dire de méthédrine – de préférence sur ordonnance, mais sans dédaigner les autres amphétamines, même vendues illégalement. «On avait l'impression, dit Nancy, qu'il faisait de l'automédication dans le but d'atteindre un certain état.»

Pendant la rédaction de Coulez mes larmes, dit le policier, en 1970, Dick alla jusqu'à produire cent quarante feuillets par session de quarante-huit heures. Le speed lui permettait de ne guère dormir et l'empêchait de verser dans la dépression grave.

Sa principale source d'approvisionnement en pilules diverses restait les ordonnances délivrées par un certain nombre de médecins dont il faisait le tour, et à qui il récitait consciencieusement les symptômes requis. (SU pp.254-255)

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[octobre 1970]... Raisonnable aussi de noter que les bouffées de paranoïa aiguë comptent parmi les effets secondaires connus des amphétamines absorbées en quantité excessive, ce qui était bien le cas quand on connaît les doses massives qu'il prenait de Dexédrine, de Benzédrine et de Dieu sait quel mauvais speed de rue. À côté de ses cartons de lait vitaminé, il conservait au réfrigérateur de grands flacons de «white crosses» (cent dollars les mille comprimés, qu'il consommait par poignées en les faisant descendre à coups de milk-shake, trop malin pour avaler du speed l'estomac vide). Selon Bernie, Dick et les autres occupants de la maison pouvaient rester trois ou quatre jours d'affilée sans dormir, voire une semaine, avant de s'écrouler pendant quarante-huit heures. (SU 272)

[avril-mai 1971] au téléphone, Dick avoue [à sa mère] qu'il se drogue et prend un millier de comprimés d'amphétamines par semaine. Il prend de la Benzédrine depuis 1951, date à laquelle le médecin de Kleo lui a fait sa première ordonnance. Il ne peut pas écrire sans drogue. Au temps de son mariage avec Nancy, il avait arrêté pendant deux mois et n'avait pu écrire une ligne; aussi s'y était-il remis dès qu'elle le lui avait permis. (SU 281)

Mai 1971: Dick passe trois jours au service psychiatrique du Centre hospitalier universitaire de Stanford. "Le rapport du médecin fait état des mille comprimés de méthédrine que Dick prétendait absorber, ce qui lui coûtait trois cent dollars par mois. Il absorbait également 10 mg de Stélazine quatre fois par jour, en plus des autres tranquilisants. (...) L'examen psychiatrique met en évidence une «acuité» intellectuelle certaine, sans signe de délire. L'examen physique fait apparaître une pancréatite en voie de guérison, mais ni signes cliniques de toxicodépendance ni lésions organiques. Dick était en fait remarquablement en forme pour la quantité de speed qu'il avalait. Même sa tension artérielle était normale." (SU 281)

17 novembre 1971: Cambriolage

Février 1972: convention de SF de Vancouver

-- [SU] Lawrence Sutine: Divine Invasions, New York, 1989.

-- [CA] Emmanuel Carrière: Je suis vivant et vous êtes morts, Paris, 1993.