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philip k. dick (1951-1955)
¬ [Dick] fit alors, encore à University Music, une rencontre décisive, celle d'un écrivain appelé Anthony Boucher, sorte d'homme-orchestre de la littérature populaire qui sous divers pseudonymes composait, critiquait, éditait des romans policiers et de science-fiction. (...) C'est ainsi qu'en octobre 1951 le magazine dont Boucher était le rédacteur en chef publia la première nouvelle «professionnelle» de Philip K. Dick: Roog. On y voit un chien poursuivre les éboueurs de ses aboiements parce qu'il a deviné que ce ne sont pas de vrais éboueurs, mais des extraterrestres qui commencent par enlever et analyser les déchets des Terriens avant, devine-t-on, d'enlever les Terriens eux-mêmes.
¬ Ce texte fut mal payé, mais payé. Dick en conclut qu'on pouvait gagner sa vie ainsi. Il quitta son travail à University Music et, dans un mélange d'angoisse et d'exaltation, s'établit écrivain à plein temps. Il prit un agent. En 1952, il vendit quatre nouvelles, trente en 1953, vingt-huit en 1954, en 1955 sa première anthologie et son premier roman. (CA 26-27)
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¬ En dépit de ses préventions à l'encontre des «trolls» et autres «cinglés», Dick assista en 1954 à la Convention mondiale de science-fiction, où il fit la connaissance d'un jeune fan du nom d'Harlan Ellison qui devait devenir un de ses bons amis. Il fut également présenté à Alfred E. Van Vogt, ce qui le marqua profondément. En effet, Le Monde du à (1948), un de ses romans de SF préférés, fourmillait en effet de mutants doués d'une intelligence supérieure, d'allusions à la sémantique générale et – un de ses thèmes de prédilection, comme nous l'avons vu – de souvenirs artificiels. (...) Ce dont se souvient Kleo, elle, c'est qu'avant de rencontrer Van Vogt, elle n'avait jamais vu de complet en synthétique. «Je vous assure: il luisait littéralement. On était tous les deux très impressionnés.» (SU 139)
[CA] Emmanuel Carrère: Je suis vivant et vous êtes morts, Paris, Seuil, 1993.
[SU] Lawrence Sutine: Divine Invasions, New York, Harmony Books, 1989. (Trad. fr. Hélène Collon, Denoël, 1995).