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Nicaragua

-1981-1988– Nicaragua. Arrivés au pouvoir en 1979, les sandinistes s'engagent dans une série de réformes que les États-Unis ne peuvent accepter. Ils apportent alors leur soutien financier et militaire aux Contras basés aux Honduras. En 1986, un scandale, l'Irangate, révèle que le produit d'une vente d'armes américaines à l'Iran a servi à financer les groupes terroristes de la Contra. En 1990, les sandinistes sont écartés du pouvoir à la suite d'élections libres. (Frédéric Cotton: Chronologie des interventions américaines)

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The Pacific Coast of Nicaragua was settled as a Spanish colony from Panama in the early 16th century. Independence from Spain was declared in 1821 and the country became an independent republic in 1838. Britain occupied the Caribbean Coast in the first half of the 19th century, but gradually ceded control of the region in subsequent decades.

Violent opposition to governmental manipulation and corruption spread to all classes by 1978 and resulted in a short-lived civil war that brought the Marxist Sandinista guerrillas to power in 1979. Nicaraguan aid to leftist rebels in El Salvador caused the US to sponsor anti-Sandinista contra guerrillas through much of the 1980s. Free elections in 1990, 1996, and again in 2001 saw the Sandinistas defeated. The country has slowly rebuilt its economy during the 1990s, but was hard hit by Hurricane Mitch in 1998. – Government type: republic. (The CIA World Factbook 2003)

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Selon ces principes de base (cf. Communisme), on peut assez aisément prédire les mouvements de la politique étrangère américaine. Ainsi, par exemple, l'attitude américaine vis-à-vis du Nicaragua après la révolution de 1979 aurait pu être prédite rien qu'en observant l'augmentation rapide de ses budgets de l'Éducation et de la Santé, la mise en place effective de la réforme agraire ou la spéctaculaire baisse du taux de mortalité infantile qui valut au Nicaragua d'être récompensé par l'Organisation mondiale de la santé pour ses réussites; et cela en dépit des conditions héritées de la dictature de Somoza, que nous avions installée, supportée – et continuée de supporter jusqu'à la fin (même si l'on a dit à ce propos un nombre incalculable de bêtises).

Si un pays se lance dans le type de politique que je viens de décrire, c'est à l'évidence un ennemi, partie prenante de «l'impitoyable conspiration monolithique», et ce sont bien entendu les Russes qui sont aux commandes. Car il s'agit bien d'une conspiration. Une conspiration destinée à nous dérober ce qui nous appartient, et avant tout «nos matières premières». Une conspiration pour nous empêcher de «maintenir les disparités», objectif premier de notre politique étrangère. (NC pp.34-35)

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L'interventionnisme américain en Amérique centrale remonte à 1854, lorsque la marine américaine bombarda et rasa San Juan del Norte, ville portuaire du Nicaragua. En 1984, ce port fut occupé durant quelques jours par des contras venus du Costa Rica et la presse en fit toute une affaire. Ce qu'elle négligea de raconter, cependant, ce sont nos antécédents historiques dans cette ville. Le fait que notre pilonnage et, finalement, la destruction du port, il y a cent trente et un ans, n'était pas un caprice mais un acte de vengeance: en 1854, un millionnaire américain nommé Cornelius Vanderbuilt s'était ancré au port. Un fonctionnaire local ayant osé lui faire payer les taxes portuaires, la marine américaine rasa la ville.

Il s'agit là de notre première intervention militaire au Nicaragua. (...) Les États-Unis ont envahi à plusieurs reprises le Nicaragua, laissant finalement derrière eux – conséquence habituelle des interventions américaines – une dictature militaire aussi brutale que corrompue. (NC pp.47-48)


Voir également:
- Grenade (1983)

-- [NC] Noam Chomsky: Intervention in Vietnam & Central America (1988) dans: De la guerre comme politique étrangère des États-Unis, Marseille, 2001.

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