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grenada (1983)

Embourbés au Liban, les États-Unis font une démonstration de force en envahissant la minuscule île de la Grenade. Le prétexte invoqué: la sécurité de quelques citoyens américains. Huit ans plus tard, le Wall Street Journal qualifiait cette démonstration d'«invasion des banques» – l'île était «devenue un véritable paradis pour l'évasion fiscale et la fraude financière». (Frédéric Cotton: Chronologie des interventions américaines)

En vérité, plus le pays est petit et sans influence réelle, plus le danger est grand. Ainsi, à la Grenade par exemple, dès que le régime de Maurice Bishop commença à prendre des mesures progressistes, il devint immédiatement la cible des États-Unis. Ce confetti des Caraïbes ne représente pourtant pas, à l'évidence, une menace militaire potentielle et nous n'avons nul besoin d'exploiter ses ressources naturelles. Non, la menace est d'un tout autre ordre: si un petit pays de rien du tout, sans ressources naturelles, arrive à s'extraire par ses propres moyens du carcan de misère et d'oppression que nous avons contribué à lui imposer, d'autres pays aux ressources naturelles plus vitales pourraient vouloir s'y essayer à leur tour.

Voir aussi:
- Communisme

-- Noam Chomsky: Intervention in Vietnam & Central America (dans: De la guerre comme politique étrangère des États-Unis, Marseille, 2001, pp.38-39).

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