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Laos (1961-1972)

Laos & Cambodge.
Durant toute la guerre du Vietnam, ces deux pays contre lesquels les États-Unis ne furent pas officiellement en guerre ont été les cibles d'incessantes attaques aériennes et d'innombrables massacres perpétrés par les troupes américaines. (Frédéric Cotton: Chronologie des interventions américaines)

In 1975, the Communist Pathet Lao took control of the government, ending a six-century-old monarchy. Initial closer ties to Vietnam and socialization were replaced with a gradual return to private enterprise, a liberalization of foreign investment laws, and the admission into ASEAN in 1997. – Government type: Communist state. (The CIA World Factbook 2003)


CHOMSKY: C'est bien cette logique (cf. Grenade) qui est à l'origine de la sauvage agression américaine au Laos dans les années 1960. On assista alors à la campagne de bombardement la plus intensive de l'histoire avec le pilonnage du Cambodge quelques années plus tard. Cette agression n'avait aucun rapport avec la guerre du Vietnam – comme l'admit d'ailleurs le département d'État. La cible des bombardements était une révolution assez modérée qui se développait dans le nord du Laos et qui devait en conséquence être écrasée au plus vite. (...) Il nous fallait détruire le Laos, car si un progrès quelconque devait avoir lieu dans un pays aussi reculé et «arriéré», l'effet d'entraînement n'en serait que plus fort. (NC p.39)

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Si près de 3 millions de tonnes de bombes avaient été larguées sous la présidence de Johnson, c'est un total de 4'212'000 tonnes qui, sous la présidence de Nixon, tombent sur les concentrations ennemies au Vietnam du Sud, le long de la piste Ho Chi Minh qui traverse le Laos et le Cambodge, et, à partir d'avril 1972, sur le Vietnam du Nord. Pour mettre un terme aux activités du «sanctuaire» cambodgien, les troupes américaines et sud-vietnamiennes envahissent le Cambodge en avril 1970; elles entrent au Laos en février 1971. Les ports nord-vietnamiens sont minés en mai 1972.

Somme toute, ce sont des années frustrantes et troublées pour les Américains qui ont perdu de vue les objectifs que poursuit leur pays au Vietnam, s'impatientent et protestent contre une tragédie qui n'en finit pas de s'achever. (André Kaspi, Les Américains, 1986, p.537)

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KISSINGER: Peu de peuples ont moins mérité les souffrances qui se sont abattues sur eux que les doux et pacifiques Laotiens. Coincés entre les chaînes de montagnes hostiles qui regardent le Vietnam et le large Mekong, la frontière avec la Thaïlande, les peuples du Laos ne demandaient rien à leur voisin belliqueux, sinon qu'il les laisse vivre en paix. Ce que, précisément, le Vietnam du Nord ne leur accorda jamais. (...)

Le Vietnam du Nord annexa l'enclave du Laos souverain et y installa des bases de ravitaillement, tout comme au Cambodge, sans susciter de protestations sérieuses de la part de la communauté internationale. Ce qui passait pour être l'opinion mondiale rejoignait, de fait, le curieux raisonnement de Hanoi: ce fut bientôt aux Américains et aux Sud-Vietnamiens qui cherchaient à faire barrage à ce vaste réseau d'infiltration en territoire neutre qu'on reprocha de vouloir «étendre» la guerre. (HK 583)

cf. Vietnam – préliminaires (1960-1963)

Voir également:
- Nicaragua (1979)
- Vietnam (1954-1972)

-- [NC] Noam Chomsky: Intervention in Vietnam & Central America (dans: De la guerre comme politique étrangère des États-Unis, Marseille, 2001).

-- [HK] Henry Kissinger: Diplomacy, New York, 1994. (Diplomatie, Paris, Fayard, 1996)


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